Cameroun : des manifestations appellent au départ de Paul Biya

Ils ont répondu à l’appel de l’opposant Maurice Kamto dans les principales villes camerounaises.

Malgré l’interdiction, les populations des grandes villes camerounaises sont descendues dans les rues mardi scandant « Paul Biya doit partir ».

Sur des images postées sur les réseaux sociaux, l’on aperçoit des manifestations chantant en bloc face à des policiers. La police leur a répondu à coups de gaz lacrymogène et de canons à eau.

« Les populations sont actuellement en train de manifester dans les rues de Ndokoti et Deido à Douala, à Bafang dans l’Ouest et dans plusieurs autres villes. Elles chantent l’hymne du Cameroun », a indiqué à l’agence Anadolu, Okala Bodé, trésorier du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), initiateur de cette protestation.

« Bien qu’il s’agisse d’une manifestation pacifique où les populations marchent avec le drapeau du pays et des branches d’arbre, symbole de paix, l’armée les a aspergés de gaz lacrymogènes pour les disperser », a ajouté le responsable du MRC.

Selon la même source, plusieurs membres du directoire du parti de l’opposant camerounais ainsi des membres du MRC ont été interpellés, lundi soir, par des policiers et conduits à une destination inconnue.

L’opposant Maurice Kamto qui a organisé ces manifestations n’est toujours pas descendu dans la rue, jusqu’à midi (TU), car « sa résidence est encerclée par des forces de sécurité » selon le trésorier du MRC, ajoutant qu’un journaliste du quotidien « Le Jour » qui couvrait la manifestions, a été arrêté par la police près de la résidence de Kamto.

« Les marches appelant au départ de M. Biya sont l’expression pacifique de l’exaspération face à un pouvoir qui n’entend ni les supplications, ni les pleurs des populations qui souffrent atrocement dans un pays qui se fissure. Elles n’ont rien d’insurrectionnel ou de terroriste », a précisé l’opposant Kamto, lundi, dans un tweet.

Lors d’un point de presse lundi soir, le porte-parole du gouvernement camerounais, René Emmanuel Sadi, a indiqué que « la marche du 22 septembre 2020, n’est en réalité qu’une autre tentative de défiance des pouvoirs publics et d’atteinte à l’ordre public ».

Les autorités ont appelé les camerounais à « rester sourds aux appels à l’insurrection, irréfléchis et insensés, à faire échec, comme de coutume, aux manœuvres déstabilisatrices d’où qu’elles viennent et à continuer de vaquer sereinement à leurs occupations » a recommandé le porte-parole du gouvernement ».

Lassaad Ben Ahmed – Yaoundé / Peter Kum