
Régler « à court terme » le dossier des retraites, relocalisation, formation: tout en mettant les « bouchées doubles » pour composer le nouveau gouvernement, le Premier ministre Jean Castex a levé un coin de voile sur le plan de relance voulu par Emmanuel Macron face à la crise économique et sociale post-coronavirus
« Le fait est que l’épidémie a changé la donne. La France se retrouve face à deux défis : la crise sanitaire, dont je souligne qu’elle n’est pas terminée et qu’elle nous oblige à rester très vigilants ; la reconstruction de notre économie et la protection des Français, en amortissant les impacts immédiats sur leur quotidien et en aidant à la survie des entreprises », affirme l’ancien « Monsieur déconfinement » dans un entretien au JDD.
Le nouveau Premier ministre a d’ailleurs tenu à faire sa première sortie officielle samedi dans une entreprise de haute technologie en difficultés, « symbolique » selon lui de la politique voulue par l’exécutif.
L’objectif n’est pas « simplement agir sur le court terme » pour « éviter le maximum de licenciements » mais aussi regarder « comment on peut assurer le fondement d’une relocalisation, d’un maintien durable des emplois industriels et exposés à la concurrence » internationale en France, a dit le nouveau chef du gouvernement, insistant aussi sur l’insertion.
Dans le JDD, Jean Castex affirme aussi vouloir s’attaquer rapidement aux dossiers sensibles, comme celui des retraites qui a donné lieux à des mois de conflit social et qu’il entend régler « à court terme », avec, « a minima, un nouvel agenda social ».
Quant au Ségur de la Santé, suspendu en fin de semaine faute d’accord avec les syndicats avant le remaniement, il a dit vouloir le conclure « la semaine prochaine », alors qu’une enveloppe de sept milliards d’euros se trouve désormais sur la table pour les salaires des soignants.
Rappelant sa volonté de dialogue et son « souci de rassembler », il a toutefois averti: « Attention, je ne crois pas au consensus mou. Le temps est à l’action ».
Il assure d’ailleurs mettre « les bouchées doubles » avec Emmanuel Macron pour annoncer au plus vite le nouveau gouvernement dont le secret est bien gardé. Un remaniement qui s’annonce « de grande ampleur », selon l’entourage d’Emmanuel Macron assurant qu’il y aurait « de nouveaux talents » et « des personnalités venues d’horizons différents ».
Mais, répondant aux rumeurs sur une équipe resserrée autour de grands pôles principaux, Jean Castex a affirmé ne « pas être sûr que des périmètres trop étendus soient forcément la garantie d’une plus grande efficacité ».

AFP / Thomas COEX
– L’écologie, « une obligation » –
Reste qu’après la forte percée verte aux municipales, l’écologie n’est « pas une option » mais « une obligation », a répété M. Castex. Il entend « accélérer » les décisions en listant « avec les acteurs locaux tout ce que l’on peut faire immédiatement » comme la lutte contre les fuites dans les réseaux d’eau, contre l’artificialisation des terres, pour l’isolement thermique ou encore le bien-être animal.
Pas de quoi convaincre les Verts ni les autres oppositions. Le chefs de file européen d’EELV Yannick Jadot voit une « parfaite continuité entre Jean Castex et Edouard Philippe » qui, selon lui, « n’ont jamais marqué un quelconque intérêt pour le climat ou la biodiversité ».
Au-delà, face à la précarité et au chomâge qui s’annoncent avec la crise, « le président recommence à pointer du doigt les Français avec la même rengaine du travailler plus et de la préférence pour le chômage », estime-t-il dans le JDD.
« On a un homme de droite remplacé par un homme plus à droite encore », a aussi fustigé Olivier Faure (PS) samedi.
Au sein des Républicains, qui perdent un nouveau transfuge après Edouard Philippe, Bruno Le Maire ou encore Gérald Darmanin, le vice-président de LR Gilles Platret a mis en garde contre les futures tentatives de recrutement gouvernemental, appelant à dire « non » pour « ne pas se renier ».
Si Edouard Philippe, qui retrouve dès dimanche la mairie du Havre, n’a jamais pris sa carte chez LREM, Jean Castex, ex-secrétaire général adjoint de l’Elysée sous Nicolas Sarkozy qui vient de rendre sa carte chez Les Républicains, a estimé « naturel » de s’inscrire « sans ambiguité » dans la majorité présidentielle qu’il estime devoir « animer ».
Mais face à ses détracteurs qui le voit comme un simple exécutant d’un Emmanuel Macron « Jupiter », il a tenu à souligner que le chef de l’Etat ne voulait pas faire de lui « un subordonné voué aux tâches secondaires ».
Et de poursuivre: « Quand vous aurez appris à me connaître, vous verrez que ma personnalité n’est pas soluble dans le terme de +collaborateur + ».
Le premier ministre Jean Castex quitte le site de production de l’entreprise de haute technologie X-FAB à Le Coudray-Montceau, sud de Paris, le 4 juillet 2020 – AFP / Thomas COEX

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