Comité des médecins soudanais: le bilan des victimes des manifestations s’est alourdi à 54 morts

Suite à la mort d’Abdullah Abbas, des suites d’une blessure par balle, durant sa participation aux manifestations du 30 décembre, selon le Comité central des médecins soudanais

Le Comité central des médecins du Soudan a annoncé, ce samedi, que le bilan des victimes des manifestations s’est alourdi à 54 morts, depuis le 25 octobre dernier.


Le Comité (non-gouvernemental) a indiqué dans un communiqué qu’Abdullah Abbas, 23 ans, est décédé aujourd’hui, d’une blessure par balle, durant sa participation aux manifestations du 30 décembre à Omdourman, l’une des trois villes qui composent la capitale, Khartoum.


La même source a ajouté que ce décès porte le bilan des victimes des manifestations du 30 décembre à 6 mort et alourdit le bilan général à 54 morts, depuis le début des manifestations contre les mesures exceptionnelles du chef de l’armée, Abdel Fattah Al-Burhan, le 25 octobre dernier.


Le ministère de l’Intérieur avait déclaré, dans un communiqué, que la présence de ce qu’il a décrit comme étant « des personnes incontrôlables et des personnes ayant une certaine visée » parmi les manifestants, lors des manifestations du 30 décembre, a conduit à leurs actions « de sabotage et d’agression

contre les forces de l’ordre », qui « a fait basculer le mouvement dans la violence et l’affrontement, qui conduit au pire ».
Et d’ajouter qu’il a relevé 4 morts et 297 manifestants blessés, ainsi que 53 policiers blessés dans plusieurs États du pays, et ce, à côté des trois véhicules de police incendiés.


Le ministère soudanais a aussi fait savoir que : « la Présidence des Forces de Police exprime ses regrets et a dénoncé toutes les transgressions qui se sont produites de la part de toutes les parties, ce qui a entraîné des pertes humaines ou des dommages aux biens publics et privés ». La Présidence a aussi « appelé à l’engagement pour la paix et la coopération avec les dirigeants des manifestations, à se coordonner et à travailler ensemble pour exposer les personnes ayant certaines visées et les criminels récidivistes qui cherchent à semer la discorde entre la police et son peuple ».


Depuis le 25 octobre dernier, le Soudan a été le théâtre de protestations contre les mesures prises par al-Burhan, dont notamment, la déclaration de l’état d’urgence, la dissolution du Conseil de souveraineté, ainsi que celui des ministres de transition, la destitution de Hamdok et l’arrestation de dirigeants et de responsables de partis.


Bien qu’al-Burhan et Hamdok aient signé le 21 novembre un accord politique prévoyant le retour de ce dernier à ses fonctions, la formation d’un gouvernement de compétences et la libération des détenus politiques, les forces politiques ont considéré cet accord comme une « tentative de légitimer le coup d’État », et se sont engagées à poursuivre les manifestations jusqu’à ce qu’un « régime totalement civil soit instauré », pendant la période de transition.


* Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.