Covid-19 et 3 mai, ou lorsque le journalisme fait face à « l’infodémie »

« L’information comme bien public » est le thème retenu pour célébrer le 3 mai, la Journée mondiale de la liberté de la presse.

Le monde entier célèbre, lundi, la Journée mondiale de la liberté de la presse, proclamée le 3 mai par l’Assemblée générale des Nations Unies. Cette date sensibilisant à l’importance de la liberté de la presse, rappelle l’impératif de respecter et de faire respecter le droit de la liberté d’expression.

« Cette année, le thème retenu pour célébrer la Journée mondiale de la liberté de la presse est [L’information comme bien public], souligne la valeur incontestable d’une information vérifiée et fiable. Il appelle l’attention sur le rôle essentiel que jouent les journalistes libres et professionnels dans la production et la diffusion de ces informations, luttant contre les fausses informations et autres contenus préjudiciables », a fait savoir la directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay.

Selon l’UNESCO, le thème choisi pour cette édition est d’une pertinence toute particulière pour tous les pays à travers le monde, prenant en compte l’évolution d’un système de communication qui a un impact direct sur notre santé en raison de la pandémie de la Covid-19.

Depuis son apparition, le monde entier fait face à la pandémie, mais aussi à « l’infodémie », propagation rapide de plusieurs informations à la fois exactes et inexactes, notamment sur les réseaux sociaux, où le récepteur se trouve perdu entre craintes et rumeurs, tandis que la désinformation est délibérément promue et accidentellement partagée.

Christophe Deloire, le Secrétaire général de Reporters Sans Frontière (RSF), a déclaré que “Le journalisme est le meilleur vaccin contre le virus de la désinformation ».

Reporters Sans Frontière, est une Organisation non-gouvernementale qui assure la promotion et la défense de la liberté d’informer et d’être informé partout dans le monde, sa principale devise est « La liberté d’information est le fondement de toute démocratie ».

Dans son rapport annuel, l’Organisation internationale a évoqué l’exemple des présidents brésilien et vénézuélien qui « ont fait la promotion de médicaments dont l’efficacité n’a jamais été prouvée par le monde médical », mais grâce aux enquêtes menées par « l’Agência Pública » brésilienne ou des articles fouillés publiés par les derniers journaux indépendants vénézuéliens avaient établi la vérité des faits.

« Face à la viralité de la désinformation par-delà les frontières, sur les plateformes numériques et les réseaux sociaux, le journalisme est le principal garant pour que le débat public repose sur une diversité de faits établis”, a souligné Christophe Deloire.

En effet, l’étude a également rapporté que l’exercice du journalisme est gravement entravé dans 73 pays et restreint dans 59 autres, soit au total 73 % des 180 Etats évalués.

Par ailleurs, le classement mondial de la liberté de la presse 2021, a placé la Tunisie, dans la zone orange, à la 73e position. Pour la première fois depuis la révolution, la presse tunisienne dégringole.

Les pays ont été classés par couleur sur la carte mondiale de la liberté de la presse, bonne situation en blanc, en jaune, la situation est plutôt bonne, cependant, les Etats marqués en rouge ou en noir sont ceux dans lesquels le journalisme est dans une “situation difficile”, voire “très grave”, tandis qu’aux nations classées dans la zone orange, l’exercice de la profession est considéré comme « problématiques ».

La Norvège est classée au premier rang, pour la cinquième année consécutive, pourtant, les médias avaient mis en exergue un manque d’accès aux informations publiques concernant la pandémie.

« N’attendez pas qu’on vous prive de l’information pour la défendre ! » est le slogan véhiculé par les RSF, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse.

Hend Abdessamad