
Selon une enquête de l’agence de presse britannique Reuters publiée samedi 4 avril, Donald Trump aurait personnellement pressé plusieurs responsables fédéraux de la Santé des Etats-Unis à mettre à disposition des médicaments anti-paludiques, comme l’hydroxychloroquine, afin de traiter le nouveau coronavirus, cela en dépit du manque de preuves scientifiques à soigner la maladie Covid-19.
Se basant sur le témoignage d’au moins deux sources distinctes, Reuters indique que cette mise sous influence aurait duré des semaines avant de se concrétiser, le mois dernier, en la publication de plusieurs directives qui, bien que peu remarquées, se sont présentées sous une forme «très inhabituelle»
La pétition en faveur de la chloroquine dépasse les 200.000 signatures.
Celles-ci consistaient ainsi en une série de recommandations informant les médecins américains «sur la possibilité de prescrire des anti-paludiques selon une posologie basée sur des études préliminaires, voire de simples notes, plutôt que sur des travaux scientifiques rigoureux relus et approuvés par des pairs».
UNE PREMIÈRE HISTORIQUE?
Bien que ponctuelle, cette supposée intervention directe du président américain pourrait même, selon Reuters, changer à l’avenir la façon dont les médicaments sont évalués, surveillés et administrés aux Américains.
Un domaine jusqu’à présent régi pourtant par des standards scientifiques très rigoureux sans cesse validés de preuves. Toujours selon l’agence de presse américaine, ce serait d’ailleurs la première fois qu’un président américain aurait fait pression sur les régulateurs et des responsables sanitaires de façon à ce qu’ils concentrent leurs efforts sur des médicaments spécifiques non éprouvés.
«Le président Trump court-circuite le processus scientifique à l’instinct, de façon viscérale», résume Jeffrey Flier, ancien doyen de la Harvard Medical School. «Nous sommes dans une situation d’urgence mais nous devons compter sur notre gouvernement pour nous assurer que toutes ces thérapies potentielles sont testées de la manière la plus efficace et la plus objective possible.», a-t-il ajouté.
Le docteur Lynn Goldman, doyenne de la Milken Institute School of Public Health de l’Université George Washington, abonde en ce sens et a indiqué à Reuters avoir été «très surprise» de lire les documents d’orientation que l’agence de presse lui a fait parvenir.
«Il n’y a décidément aucune référence indiquée, rien du tout ! Pourquoi le CDC (l’agence fédérale de Santé publique des Etats-Unis, NDLR) publierait-elle de telles notes? Cela n’a aucun sens. C’est très inhabituel», a-t-elle déclaré.
Dans une déclaration à Reuters, la Maison Blanche a, elle, déclaré que le président Trump n’avait pas lancé de «campagne de pression» mais qu’il prenait des mesures appropriées au regard de l’urgence de la situation.
«LES AMÉRICAINS N’ONT RIEN À PERDRE»
Ironie du sort, le jour même de la publication de l’enquête de Reuters, le président américain a, lors d’un point presse consacré à la crise contre le coronavirus, appuyé de nouveau sa position sur la chloroquine que «les gens, a-t-il dit, devraient prendre de toute façon parce qu’ils n’ont rien à perdre».
Les Afro-Américains plus touchés par le coronavirus?
«Les Américains devraient se pencher sur ce médicament administré contre le lupus (l’hydroxychloroquine et son médicament associé, le Plaquénil, sont utilisés contre cette maladie auto-immune, NDLR) pour traiter le coronavirus. Je ne sais pas ce qu’il en est à ce sujet, mais il y a une rumeur là-dessus. Peut-être que c’est vrai, peut-être que ça ne l’est pas, mais vous devriez mener l’enquête», a lancé Donald Trump aux journalistes présents.
Cette déclaration, surtout après l’enquête de Reuters qui s’en est suivi, a choqué certains journalistes et scientifiques américains.
Elle est intervenue moins de deux semaines après qu’un homme d’une soixantaine d’années est décédé en Arizona après avoir ingéré une pleine cuillère de phosphate de chloroquine (nettoyant pour aquarium à base de chloroquine), parce qu’il avait entendu le président américain en vanter les effets contre le Covid-19.
Donald Trump aurait fait pression pendant des semaines sur les autorités sanitaires américaines pour que leurs directives sur la chloroquine soient modifiées, selon Reuters. [ERIC BARADAT / AFP).

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