Espagne : la Commission électorale ordonne la destitution du président catalan

Ce coup de théâtre intervient en plein débat au parlement espagnol sur l’investiture du socialiste Pedro Sanchez à la tête du gouvernement. Il devrait recueillir les voix nécessaires.

Coup de théâtre sur la scène politique espagnole. Alors que le socialiste Pedro Sanchez défend ce week-end sa candidature à la présidence du gouvernement devant le Parlement, la Commission électorale a ordonné vendredi soir que l’indépendantiste catalan Quim Torra soit déchu de ses fonctions de député régional, ce qui impliquerait qu’il perde la présidence de la Catalogne.

La décision de la Commission électorale fait suite à la condamnation de Quim Torra, le 19 décembre, à 18 mois d’inéligibilité pour « désobéissance ». Il avait refusé d’obéir à l’ordre de la commission électorale de retirer des emblèmes indépendantistes de la façade du siège du gouvernement régional pendant une campagne électorale.

« Nouveau coup d’Etat »

Sans attendre la décision définitive de la justice – Quim Torra a fait appel devant la Cour suprême -, l’instance a donné raison aux partis de droite et d’extrême droite qui demandaient que le président catalan soit destitué.

Ce dernier a dénoncé vendredi soir « un nouveau coup d’Etat contre les institutions catalanes » et a indiqué qu’il présenterait « tous les recours possibles contre cette décision autoritaire et complètement irrégulière ». Dans son sillage, de nombreux responsables indépendantistes se sont insurgés et des milliers de sympathisants ont manifesté leur soutien à l’indépendantiste catalan et leur défiance envers Pedro Sanchez.

Accord pour une coalition de gauche en Espagne

Vote crucial mardi

L’accord obtenu jeudi par celui-ci avec ERC, le premier parti indépendantiste catalan, ne devrait toutefois pas être remis en cause. Les responsables de ERC ont indiqué ce samedi qu’ils maintenaient leur promesse que les 13 députés du parti s’abstiennent lors du vote de ce week-end, ce qui permettra l’investiture du socialiste. Leur monnaie d’échange : la mise en place d’un processus de négociation sur l’indépendance de la région du nord-est de l’Espagne.

Un premier vote de confiance est prévu dimanche au Parlement et ne devrait pas donner à Pedro Sanchez la majorité absolue nécessaire pour être reconduit au pouvoir. Ce qui en entraînera un second, mardi, lors duquel il devra seulement obtenir plus de oui que de non. Il saura alors s’il peut former un gouvernement d’union de la gauche inédit avec Podemos.

Par Les Echos

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