Fin du procès des attentats du 13 novembre 2015 : Salah Abdeslam nie être « un assassin »

Verdict attendu mercredi dans l’après-midi.

Au dernier jour du procès des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, lundi, le dernier survivant des commandos terroristes, Salah Abdeslam, a pris la parole pour marteler qu’il n’était « pas un assassin » ni « un tueur », selon une information relayée lundi par la presse française.

« Si vous me condamniez pour assassinat, vous commettriez une injustice », a-t-il plaidé face à la Cour.

C’est un procès tentaculaire qui s’achève donc ce lundi avant un verdict de la Cour d’assises spécialement composée, attendu mercredi après-midi.

La matinée a été consacrée aux prises de parole des quatorze accusés qui ont ainsi pu s’adresser une dernière fois aux victimes, aux parties civiles devant une salle bondée.

Selon France Info, Salah Abdeslam s’est exprimé le dernier en faisant état de ses « regrets ».

« J’ai reconnu que je n’étais pas parfait, j’ai fait des erreurs c’est vrai mais je ne suis pas un assassin, je ne suis pas un tueur », a-t-il tenu à dire avant de réaffirmer que « la vérité est à l’opposé » de ce que prétendrait « l’opinion publique » pour laquelle il était « sur les terrasses occupé à tirer sur des gens » et « au Bataclan » ce soir du 13 novembre 2015.

« Perpétuité, c’est sûrement à la hauteur des faits mais pas à la hauteur des hommes qui sont dans le box », a, par ailleurs, poursuivi le franco-marocain de 32 ans, contre qui la prison à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible a été requise par le PNAT (Parquet national antiterroriste).

Mohamed Abrini, accusé dans ce procès mais qui est également connu comme « l’homme au chapeau » de l’attentat de Bruxelles en mars 2016, a lui aussi présenté ses « excuses » aux victimes, leur souhaitant qu’elles « puissent se reconstruire ».

Après les regrets et excuses des accusés, le président Jean-Louis Périès a officiellement clôturé le procès avant que la Cour ne se retire pour délibérer jusqu’à mercredi, date à laquelle le verdict est attendu.

Ce procès historique s’est ouvert le 8 septembre dernier et a donc duré près de 10 mois.

Pas moins de 1 800 parties civiles, assistées par 300 avocats, ont été entendues pour cet immense dossier qui comptabilise 572 tomes, soit plus d’un million de pages de témoignages, d’actes d’enquêtes, et d’expertises.

À noter que ce procès, qui restera dans l’histoire, s’est tenu dans une salle spécialement construite pour l’événement dans les locaux de l’ancien palais de justice de Paris.

Les audiences ont été entièrement filmées à des fins historiques, comme l’autorise la loi à titre exceptionnel pour des affaires qui le justifient.

Pour rappel, 130 personnes ont été tuées et 400 autres ont été blessées le soir du 13 novembre 2015.

Il était aux alentours de 21 heures 20, lorsque trois kamikazes se sont fait exploser, à quelques minutes d’intervalle, aux abords du Stade de France pendant la rencontre France-Allemagne à laquelle assistait le président français François Hollande.

Une première victime est tuée dans la déflagration mais le lieu est bondé et les trois terroristes, qui ont tenté d’entrer dans le stade sans y parvenir, auraient pu faire des centaines d’autres morts s’ils y étaient parvenus.

Quasiment au même moment, un second commando entre en action dès 21 heures 24 au cœur de la capitale parisienne.

Jusqu’à 21 heures 41, trois terroristes tirent à vue sur les terrasses de cinq cafés des Xème et XIème arrondissements, faisant 39 morts.

L’horreur se poursuit à 21 heures 40 au Bataclan, au moment où un troisième commando, composé de trois terroristes, entre dans l’emblématique salle de concert.

Ils tuent 90 personnes, avant que l’assaut ne soit donné à 00 heures 18 sur autorisation du préfet de police de Paris.

 Feïza Ben Mohamed