Guterres: « Il n’y a pas de solution à la crise éthiopienne sans négociations impliquant toutes les parties »

Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a estimé mercredi qu’il n’y avait de solution à la crise en Éthiopie qu’« à travers des négociations auxquelles prendraient part tous les Éthiopiens ».

C’est ce qui ressort des déclarations du chef de l’ONU, rapportées par son porte-parole adjoint, Farhan Haq, lors d’une conférence de presse tenue au siège permanent des Nations Unies à New York.

« Le Secrétaire général souligne qu’en fin de compte, la crise actuelle en Éthiopie ne peut être résolue qu’autour de la table des négociations avec la participation de tous les Éthiopiens, dirigeants et peuple », a déclaré le porte-parole onusien.

Et Farhan Haq d’ajouter, « Le Secrétaire général est profondément préoccupé par le fait que la récente escalade, ainsi que l’expansion des combats et la déclaration de l’état d’urgence, ne feront qu’exacerber la situation des droits humains du peuple éthiopien, et réitère de ce fait son appel à la « cessation immédiate des hostilités » en Éthiopie ».

Selon le porte-parole onusien, Guterres, faisait référence à la gravité des conclusions d’un rapport accablant de l’ONU publié plus tôt ce mercredi, qui révélait que « toutes les parties au conflit en Éthiopie sont impliquées dans des violations, dont certaines peuvent constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ».

Le rapport en question, résultat d’une enquête conjointe menée par la Commission éthiopienne des droits de l’homme (créée par le gouvernement éthiopien) et le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies, a conclu qu’« il existe des motifs raisonnables de croire que toutes les parties au conflit dans la région du Tigré (nord de l’Ethiopie) ont commis, à des degrés divers, des violations du droit international des droits de l’Homme et du droit international humanitaire et du droit international des réfugiés, dont certaines peuvent constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ».

Le gouvernement éthiopien avait décrété mardi, l’état d’urgence dans l’ensemble du pays, à la suite de l’avancée réalisée par les forces rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) dans la région Amhara.

Le TPLF avait affirmé dimanche s’être emparé de la ville de Kombolcha après avoir revendiqué, la veille (samedi), le contrôle de la ville stratégique voisine de Dessie, dans la région Amhara, au nord du pays.

Le 4 novembre 2020, des affrontements ont éclaté dans la région du Tigré entre l’armée éthiopienne et le Front de libération du peuple du Tigré, après l’entrée des forces gouvernementales dans la province, en guise de représailles à une attaque contre une base militaire, avant qu’Addis-Abeba n’annonce le 28 du même mois que l’opération de «maintien de l’ordre» a pris fin par le contrôle de toute la région.

Des rapports font état de violations continues des droits humains au Tigré, où des milliers de civils ont été tués alors que des centaines de milliers ont été déplacés par le conflit, dont plus de 60 000 personnes ont cherché refuge au Soudan.

Tarek Fathi Mohamed *Traduit de l’arabe par Majdi Ismail