Pas moins de 181 femmes, 100 hommes et 14 enfants ont été évacués de la plage de Lhokseumawe, dans la province d’Aceh
Près de 300 réfugiés Rohingyas ont été retrouvés, lundi, sur une plage de la province indonésienne d’Aceh, a indiqué un groupe humanitaire.
« Au moins 295 Rohingyas sont arrivés sur la plage de Lhokseumawe à bord d’un seul bateau à 01h00 du matin, heure locale », a déclaré Thariq Farline, responsable de la branche de Lhokseumawe de l’agence humanitaire indonésienne Aksi Cepat Tanggap (ACT).
Selon Thariq Farline, 181 femmes, 100 hommes et 14 enfants ont été évacués de la plage.
« Certains d’entre eux sont faibles et malades. Ils ont été immédiatement conduits à l’hôpital de Lhokseumawe », a-t-il déclaré à l’agence Anadolu, lundi.
Les Rohingyas, considérés par l’ONU comme le peuple le plus persécuté au monde, redoutent une nouvelle vague d’attaques depuis que des dizaines d’entre eux ont été tués lors de violences communautaires en 2012.
Selon Amnesty International, plus de 750 000 réfugiés Rohingyas, pour la plupart des femmes et des enfants, ont fui le Myanmar et sont entrés au Bangladesh.
Les forces de sécurité du Myanmar avaient lancé une répression brutale contre la communauté musulmane minoritaire, en août 2017, ce qui a poussé plus de 1,2 million de personnes persécutées à se réfugier au Bangladesh.
L’agence des Nations unies pour les réfugiés a révélé que certains d’entre eux étaient enregistrés comme réfugiés et que d’autres étaient originaires du Bangladesh.
« Nous ne les avons pas interrogés directement, compte tenu de leur état psychologique et de certaines restrictions », a ajouté Thariq Farline.
Les autorités indonésiennes ont pour leur part affirmé avoir déployé une équipe chargée de recueillir des informations complémentaires auprès des réfugiés.
Teuku Faizasyah, le porte-parole du ministère des affaires étrangères, a déclaré que « le ministère a envoyé une équipe pour rejoindre le groupe de travail sur les réfugiés étrangers, afin de suivre de près la situation des réfugiés Rohingyas », a-t-il déclaré.
Depuis le 25 août 2017, près de 24 000 musulmans Rohingyas ont été tués par les forces de l’Etat du Myanmar, selon un rapport de l’Agence de développement international de l’Ontario (OIDA).
Plus de 34 000 Rohingyas ont également été lynchés et jetés en proie aux flammes, tandis que plus de 114 000 autres ont victimes d’agressions et d’autres violences, selon le rapport de l’OIDA intitulé « Migration forcée des Rohingyas » : L’expérience cachée.
Pas moins de 18 000 femmes et filles Rohingyas ont été violées par des membres du personnel militaire et sécuritaire du Myanmar, et plus de 115 000 maisons Rohingyas ont été incendiées, tandis que 113 000 autres ont été vandalisées, ajoute le rapport.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj