La Force du G5 Sahel « n’a pas atteint le niveau opérationnel souhaité » (Président burkinabé)

Le Président burkinabè Roch Marc Kaboré a affirmé, jeudi , devant la 75ème Assemblée générale des Nations unies que la Force conjointe du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) « n’a toujours pas atteint le niveau opérationnel souhaité ».

Dans son discours devant l’ONU, le président Kaboré a relevé des « avancées notables » dans l’action de la Force conjointe du G5 Sahel et des troupes amies, ainsi que l’implication « fort appréciable » du Secrétaire général du Conseil de sécurité, et de l’Union européenne dans la révision, en février 2020, de l’accord technique entre l’Union Européenne, les Nations Unies et le G5 Sahel « qui permet désormais d’étendre l’appui de la MINUSMA à la Force conjointe du G5 Sahel au-delà des frontières du Mali ».

« Cependant, il faut regretter que ladite Force n’ait toujours pas atteint le niveau opérationnel souhaité », a indiqué Kaboré, avant de « réitérer notre appel au Conseil de Sécurité pour que cette Force soit placée sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies et bénéficie d’un financement pérenne ».

Confrontée à une insécurité grandissante, cinq pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) ont mis en place un cadre institutionnel dénommé le G5 Sahel en 2014, pour mieux coordonner leurs actions de développement et de sécurité.

C’est dans ce cadre que la Force conjointe du G5 Sahel, créée en 2017 par ces 5 États de la région pour lutter contre le terrorisme avec cinq bataillons de 750 hommes, soit un bataillon par pays. Les dirigeants du G5 Sahel espèrent alors que cette force pourra être portée progressivement à 10 000 hommes. Elle intervient sur une bande de 50 km de part et d’autre des frontières communes.

Cette force reste confrontée à des difficultés liées au financement et à l’équipement des soldats.

La Force conjointe a repris ses activités en janvier 2019 après une importante attaque de son quartier général en juin 2018. Toutefois, selon l’ONU, les activités de la Force sont loin d’être satisfaisante puisque seuls 75% de la capacité opérationnelle prévue est déployée, et cela à cause d' »un manque important de formation, de moyens et de matériel ».

Ce qui justifie l’appel du Président burkinabè ancien président en exercice du G5 Sahel en 2019 aux Nations unies pour obtenir une aide financière.

Dans le même registre de la lutte contre le terrorisme, Kaboré a réaffirmé l’engagement de son pays à lutter contre le phénomène qui a fait de nombreuses victimes et des milliers de déplacés depuis 2015 au Burkina Faso.

« En tout état de cause, le Burkina Faso ne ménagera aucun effort pour relever les défis de la lutte contre le terrorisme, pour garantir la protection de ses populations et des réfugiés, et continuera à œuvrer pour ramener la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national, dans le respect des règles du droit international », a déclaré Kaboré.

Il a noté que dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, des organisations ont accusé les Forces de défense et de Sécurité du Burkina Faso d’exactions et de violations des droits humains. « Je voudrais ici réaffirmer que nos Forces de Défense et de Sécurité exécutent leurs missions dans le respect des droits de l’Homme, notamment le droit à la vie et le droit à l’intégrité physique des personnes, tels que garantis par les instruments juridiques auxquels le Burkina Faso est partie », a-t-il souligné.

Ouagadougou/Dramane Traoré