La France ne reçoit plus de gaz naturel russe par gazoduc

Selon le gestionnaire du réseau français de transport de gaz, GRTgaz, alors qu’un récent rapport d’une ONG confirme que la France devient la première importatrice de gaz naturel russe par navires méthaniers

La France ne reçoit plus de gaz naturel russe par gazoduc depuis le mercredi 15 juin, a annoncé, vendredi, GRTgaz.

Par voie d’un communiqué publié sur son site Internet [1], le gestionnaire du réseau français de transport de gaz naturel a fait état d’une « interruption du flux physique entre la France et l’Allemagne », constatée depuis deux jours.

GRTgaz a précisé que ce flux était déjà « en baisse de plus de 60 % sur les 5 premiers mois de l’année 2022 », en comparaison avec l’année précédente et que cette voie d’importation ne fonctionnait déjà qu’à 10 % de sa capacité au début de cette année.

Bien que GRTgaz ne précise pas les causes de cette interruption, celle-ci intervient alors que Gazprom, la principale entreprise russe d’extraction, de traitement et de transport de gaz naturel, a considérablement réduit ses livraisons vers l’Allemagne.

GRTgaz précise, néanmoins, que les importations françaises de gaz naturel liquéfié (GNL) par les navires méthaniers ont augmenté de 66 % sur les 5 premiers mois de l’année 2022, ainsi que les importations par gazoduc depuis l’Espagne.

Selon un rapport [2] publié le 13 juin courant par l’organisation non gouvernementale « Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) », la France est devenue la plus grande importatrice mondiale de GNL russe, notamment sur la période d’avril-mai 2022.

Dans son communiqué publié vendredi, GRTgaz indique qu’en France, « le niveau des stockages est passé de 19 % à la mi-mars à plus de 56 % à ce jour (à comparer à 50 % habituellement à la même date) ».

Le gestionnaire du réseau français de transport de gaz naturel constate que « la campagne d’injection de gaz dans les stockages français a démarré plus tôt que les années précédentes », alors que « le bon remplissage des stockages français en prévision de l’hiver prochain doit rester une priorité ».

Le 31 mai dernier, l’Union européenne a annoncé un sixième paquet de sanctions à l’encontre de la Russie [3], alors que la guerre en Ukraine continue de faire rage. Pour la première fois, le pétrole russe a été sanctionné par le bloc européen.

Les analystes estiment qu’un embargo sur le gaz russe est une option qui ne peut être exclue dans le cadre du prochain paquet de sanctions européennes.

Selon Gaz réseau distribution France (GRDF), le gaz russe ne représente que 17 % du gaz importé par l’Hexagone, loin derrière la Norvège, principal fournisseur de la France.

Ümit Dönmez