La taxe qui avait provoqué le mouvement des Gilets jaunes remise sur la table par un conseiller de Macron

Faisant partie de la commission qui conseillera Emmanuel Macron sur les grands défis économiques de l’après-crise, le directeur de la Toulouse School of Economics, Christian Gollier, estime nécessaire de «donner une seconde chance» à la taxe carbone dont la réévaluation avait été suspendue face aux manifestations des Gilets jaunes.

Gelée dans le contexte des manifestations des Gilets jaunes qui ont débuté le 17 novembre 2018, la taxe carbone semble refaire surface et pourrait repartir à la hausse. L’idée est notamment défendue par le directeur de la Toulouse School of Economics, Christian Gollier, qui est membre de la commission des 26 économistes devant conseiller Emmanuel Macron sur les grands défis économiques de l’après-crise.

«Je pense qu’il faut lui donner une seconde chance», a-t-il déclaré sur BFM Business ce 1er juin.

Surtout, a-t-il encore faire remarquer, il importe d’«empêcher certains agents économiques d’être exemptés de cette taxe», car cette exemption avait constitué l’un «des éléments moteurs de la crise des Gilets jaunes».

En effet, les automobilistes devaient payer la taxe carbone, alors que les avions ou les taxis en étaient exemptés.

La taxe

Mise en place en France en 2014, la taxe carbone sur les énergies fossiles, comme le gaz, le pétrole et leurs dérivés qui émettent beaucoup de CO2, se montait à sept euros par tonne de CO2 et a été réévaluée chaque année pour arriver à 44,60 euros en 2018. Elle est payée par les entreprises et les particuliers, mais comprend des exemptions, notamment pour les secteurs aérien ou maritime.
Face aux protestations des Gilets jaunes, le gouvernement avait annulé la hausse prévue au 1er janvier 2019, la taxe restant ainsi inchangée. La France, qui veut atteindre la neutralité carbone en 2050, devrait faire monter la taxe à 90 euros la tonne en 2020 puis l’augmenter à 775 euros en 2050, avait précédemment rappelé l’AFP.

La Commission européenne souhaite pour sa part étendre le système d’échanges de quotas d’émission de CO2 au secteur maritime et réduire le nombre de quotas alloués gratuitement aux compagnies aériennes, avait fait savoir le quotidien Les Échos.

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