«La Veuve s’impatiente»: Didier Raoult partage un article controversé évoquant la guillotine

Sous le feu des critiques pour ses propos controversés sur la vaccination, le professeur Raoult n’en démord pas. Il a partagé sur Twitter un article de France Soir sur les «fraudes» et «mensonges» liés à la pandémie qui, dans sa version originale, évoque «la Veuve» qui «s’impatiente», nom donné à la guillotine pendant la Révolution française.

Didier Raoult ne devrait pas conserver son poste de directeur de l’IHU Méditerranée Infection, l’Assistance publique des Hôpitaux de Marseille (AP-HM) étant mécontente de sa prise de position sur les vaccins. Et l’infectiologue continue d’exprimer ses doutes sur la gestion de la crise sanitaire en France.

Ainsi, mardi 24 août, il a partagé sur Twitter une tribune d’un «médecin résistant» publiée le 22 août par France Soir. «Dans cet article, France Soir revient sur un an d’une pandémie marquée par une multiplication de fraudes et de mensonges», écrit le professeur.

L’article, qui reprend plusieurs slogans d’opposants au pass sanitaire comme «le gouvernement de Vichy», «les médias propagandistes», «apartheid» ou encore «société totalitaire», défend Didier Raoult, qui était «porteur d’espoir en proposant un traitement curatif associant hydroxychloroquine et azithromycine». «Que ceux qui critiquent le professeur Raoult et ses études enlèvent d’abord la poutre qui obscurcit leur vision!», poursuit l’auteur qui cite les noms de plusieurs personnes qui ont critiqué l’infectiologue.

En fin d’article, il accuse «l’industrie pharmaceutique, les médecins corrompus, les politiques à l’idéologie européiste et mondialiste» d’avoir «par haute trahison achevé la ruine de la France». Il cite ensuite le célèbre révolutionnaire Louis Antoine de Saint-Juste: «Un peuple n’a qu’un ennemi dangereux, c’est son gouvernement». Et de conclure par une phrase obscure: «un procès devra se tenir. La veuve s’impatiente. Tout a été dit».

Quant à cette dernière phrase, la rédaction du site précise dans une mise à jour de l’article que le Covid a laissé «veuves des milliers de femmes dans le monde» et que «pour certains l’attente est longue».

De quelle veuve s’agit-il?

Or, le service Internet Archive a conservé la version initiale de la tribune dans laquelle le mot «veuve» est écrit avec un «V» majuscule. Antoine Daoust, co-fondateur du site Fact & Furious, rappelle que «la Veuve» était l’un des noms donnés à la guillotine lors de la Révolution française.

Ainsi, poursuit Antoine Daoust, l’auteur de la tribune réclame un procès et une guillotine «pour des individus qui ont toujours marqué leurs désaccords avec le protocole Raoult». D’après lui, la rédaction de France Soir a retiré la majuscule au mot «veuve» et a ajouté une note en fin d’article «dans un élan de panique». M.Daoust indique que Xavier Azalbert, directeur de la publication du blog France Soir, n’a toujours pas donné suite aux sollicitations du Fact & Furious.

Des élus menacés

Il convient de rappeler que ce n’est pas la première fois que l’allégorie de la guillotine fait surface dans la polémique autour du pass sanitaire. En effet, en juillet, des guillotines factices avaient été installées dans quatre communes des Landes. Elles portaient des feuillets avec les noms des 382 élus ayant signé la tribune publiée le 17 juillet dans le Journal du dimanche et dans laquelle ils saluaient «le courage des décisions prises, la clarté du cap fixé» par Emmanuel Macron pour lutter contre le Covid-19.

La police avait alors arrêté un homme de 50 ans qui avait reconnu avoir «construit et déposé seul» ces engins «en bois et carton» pour «alerter les maires concernés de la violation des libertés fondamentales par les décisions gouvernementales». Selon lui, le «symbole a été mal perçu par les élus et les médias».

Par Ivan Dubrovin © AP Photo / Daniel Cole