
Sept jours consécutifs que notre correspondant a vécu en compagnie d’un patient aux urgences de l’hôpital CHU Oujda. selon lui, ces jours ont failli l’envoyer au psychiatrie.
Nul n’est plus sourd que celui qui refuse d’entendre, nul n’est plus aveugle que celui qui refuse de voir et nul n’est plus irresponsable que celui qui refuse de se remettre en question.
Il nous écrit :
» Je pouvais intituler cette enquête exclusive comme suit : LES JEUNES MÉDECINS DES URGENCES DU CHU OUJDA : DES HEROS AVEC DES MOYENS DE BORD « .
Ce que j’ai en déduit après cette expérience peut se résumer en une seule phrase : LES URGENCES DE CHU OUJDA ONT BESOIN D’URGENCE.
Le CHU Oujda est Un hôpital en situation chaotique, une plate forme médicale qui a besoin d’une intervention gouvernementale en toute urgence.
Ce qui donne espoir, c’est le fait de découvrir, durant mon séjour à cet hôpital, des équipes de jeunes médecins de déchoquage motivées , prêtent à donner plus qu’il en faut pour sauver des vies et cherchent sans perdre espoir comment soulager la souffrance des patients.
Mais avec quoi ? Comment ? avec quel moyen ? et dans quelles conditions ?
Ces jeunes se trouvent à plusieurs reprises impuissants dans des situations critiques.
Voir même des docteurs qui pleurent avec des patients qui crient de souffrance car ils n’ont pas de quoi pour les soulager.
Une pénurie quasi absolue des outils de base, à savoir les seringues, les désinfectants, les produits permettent d’effectuer les premiers soins ou les premiers phases d’hospitalisation en urgence.
Morphine pour les douleurs, Exacyl pour arrêter les hémorragies, le contraste pour la radiologie, absence du centre de transfusion et j’en passe…
Remarquez que ce sont des éléments fondamentaux qui doivent être disponibles aux services des urgences et de déchoquage. Mais en vain. La famille doit en fournir pour que le patient puisse être secouru ».
Notre correspondant qui est lui même un témoin oculaire se pose tas de questions.
Où est le responsable ?
Où est le chef de service des urgences ?
Pourquoi ce manque de matériel médical ?
L’administration de cet hôpital est-elle au courant de ce grave problème ?
Existe-il un manque de communication entre l’administration et les chefs des départements ?
S’agit-il d’une une mauvaise gestion du stock des produits médicaux ?
Comment est-ce possible que le personnel urgentiste ne trouve même l’outil de base pour prélever du sang ?
N’est-il pas grave que le patient doit lui même chercher du contraste pour passer un scanner ?
Est-ce normal qu’une famille doit fournir les tuyaux de transfusion pour que le patient puisse recevoir du sang ?
Est-ce normal que l’Exacyl ou un produit similaire permettant d’arrêter une hémorragie n’est pas disponible dans un hôpital qui devrait être une image du secteur de santé à l’occidental du Maroc ?
Selon un rapport écrit en arabe que nous avons reçu et qui pourrait être celui d’une comité de la préfecture de la ville d’Oujda, 40 % des outils médicaux nécessaires pour les urgences sont absents. Mais d’après ce que notre correspondant a vécu, aujourd’hui, ces produits sont en rupture de stock voir indisponibles aux urgences de cet hôpital.
Malgré la situation critique, l’équipe de déchoquage effectue un travail remarquable et elle continue à fournir des efforts plus que humains pour accomplir leur noble mission, celle de sauvez des vies et soulager la souffrance des malades.
Notre correspondant salut l’équipe de déchoquage et salut le professeur Bouziane et son équipe qui ont veillé jour et nuit sur ce patient et continue à le faire avec les autres patients avec un professionnalisme digne du respect.
Nous souhaitons que cette situation problématique soit solutionnée le plus tôt possible et que le gouvernement vient en aide à cet hôpital qui porte le nom du souverain Mohammed 6. Un Roi d’un Maroc moderne.
Correspondant : El ABBANI
Journaliste accrédité par l’union européenne et l’OTAN

Notre correspondant
Journaliste d’investigation
Journaliste accrédité par l’Union Européene
Journaliste accrédité par le N.A.T.O
Bruxelles