Le Maroc accuse l’Espagne de mêler l’Union européenne à la crise entre les deux pays

Le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita a déclaré que l’Espagne opte pour la « fuite en avant » en essayant d’impliquer l’Union européenne dans la crise entre les deux pays.

Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita a accusé, mercredi, l’Espagne d’opter pour la politique de « la fuite en avant », en tentant d’entraîner l’Union européenne dans la crise entre les deux pays.

C’est ce qui ressort d’une conférence de presse conjointe avec le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, en visite à Rabat.

La relation entre Rabat et Madrid est marquée par une crise à la suite de l’accueil par l’Espagne d’Ibrahim Ghali, chef du « Polisario », pour se soigner du coronavirus sous une « fausse identité », entre le 21 avril dernier et le premier juin courant.

La crise s’est également aggravée après l’afflux d’environ 8 000 migrants irréguliers entre le 17 et le 20 mai en provenance du Maroc vers la ville de Ceuta sous administration espagnole, ce qui a provoqué la colère de Madrid.

« L’Espagne essaye de mêler l’Union européenne à sa crise avec le Maroc, ce qui ne va pas résoudre le problème. Les tentatives d’impliquer l’Union européenne dans la crise avec l’Espagne, et de faire de l’immigration une priorité pour elle, ne changeront rien, et c’est une fuite en avant », a déclaré Bourita.

Le chef de la diplomatie marocaine a indiqué que l’Espagne ne peut pas refuser la sécession à l’intérieur (en référence à la région de la Catalogne), et l’encourager dans un pays voisin (en référence au territoire du Sahara).

Concernant la question de l’immigration, Bourita a déclaré que son pays « ne peut accepter de leçons de personne », notant que « la crise avec l’Espagne existe toujours, étant donné que ses motifs persistent encore.

Il a souligné que son pays a « de bonnes relations qui ne cessent de développer avec l’Union européenne.

De son côté, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto a déclaré lors de la conférence que son pays « soutient l’intégrité territoriale des pays partenaires ».

Le 18 mai, Rabat a convoqué son ambassadrice à Madrid, Karima Benyaich, pour des consultations, après que le ministère espagnol des Affaires étrangères l’avait convoquée pour protester contre l’afflux d’environ 8 000 migrants irréguliers du Maroc, vers la ville de Ceuta sur une période de 4 jours, en mai dernier.

La ville de Ceuta est située à l’extrême nord du Maroc, et est sous administration espagnole, et Rabat la considère comme un « avant-poste occupé » par l’Espagne, qui l’entoure d’une longue clôture de barbelés d’environ 6 km.

Lors d’une conférence de presse le mois dernier, la ministre espagnole de la Défense Margarita Robles a accusé le Maroc de faire chanter son pays et d’exploiter des enfants, sur fond de tensions entre les deux pays dans la ville de Ceuta, ce qui a été démenti par Rabat.

Dimanche dernier, le président de la Chambre des représentants marocaine (Première chambre du Parlement) Habib El Malki a exprimé son «étonnement» et sa «déception» suite à «l’inscription d’un projet de résolution au Parlement européen sur une prétendue “utilisation des mineurs par les autorités marocaines” dans la crise migratoire de Sebta».

Dans une déclaration à la presse, El Malki a indiqué qu’il s’agit d’une «initiative qui est en total déphasage avec la qualité de la coopération entre le Parlement marocain et le Parlement européen».

Khalid Mejdoup *Traduit de l’arabe par Wejden Jlassi