Le Président Kagame annonce la normalisation des relations avec le Burundi « dans un proche avenir »

Les relations entre le Rwanda et le Burundi se sont dégradées depuis fin avril 2015, suite à une crise née de la contestation contre le troisième mandat de l’ancien Président burundais Pierre Nkurunziza.

Le Président rwandais Paul Kagame a annoncé, mardi, lors d’un discours au Parlement, la normalisation des relations avec le Burundi « dans un proche avenir ».

« Dans un proche avenir, les relations entre le Rwanda et le Burundi redeviendront normales », a déclaré Kagame.

Selon le Président rwandais, les problèmes entre le Rwanda et le Burundi, « y compris l’insécurité le long de la frontière commune, seront bientôt éliminés pour que les habitants des deux pays puissent se déplacer librement à travers les frontières ».

Le chef de l’Etat rwandais a fait ces déclarations, mardi, alors qu’il présidait la cérémonie de prestation de serment du nouveau ministre de l’Infrastructure.

Gitega n’a pas encore réagi aux déclarations du Président rwandais.

Au lendemain des élections de 2020, les nouvelles autorités burundaises ont manifesté leur volonté de normaliser les relations avec Kigali.

Certains gestes tangibles illustrent cet élan de rapprochement, d’un côté comme de l’autre.

En janvier dernier, le chef de l’Etat rwandais a accordé une audience à Ezéchiel Nibigira, ministre burundais des Affaires de la communauté est-africaine. Il était porteur d’un message du Président burundais, Evariste Ndayishimiye.

En juillet 2021, les autorités rwandaises ont remis au Burundi, 19 rebelles burundais capturés en septembre 2020 sur le sol rwandais.

Le 20 octobre 2021, ce fut au tour du Burundi de transférer à son voisin rwandais 11 membres de la rébellion rwandaise des FLN (Front de libération nationale) capturés par l’armée burundaise lors de violents affrontements dans la forêt de la Kibira, frontalière du Rwanda.

Les relations entre le Rwanda et le Burundi se sont dégradées depuis fin avril 2015, suite à une crise née de la contestation contre le troisième mandat de l’ancien Président burundais Pierre Nkurunziza.

Le Burundi accusait le Rwanda d’héberger ses opposants, dont des auteurs de la tentative de coup d’État du 13 mai 2015.

De son côté, Kigali accuse Bujumbura de collaborer avec les rebelles FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) accusés d’avoir perpétré le génocide contre les Tutsis du Rwanda en 1994.

Fatma Bendhaou / Jean Bosco