Le président nigérien prévient contre une « période de soudure difficile » en Afrique de l’ouest et au Sahel

Mohamed Bazoum s’exprimait lors d’une conférence internationale sur les crises alimentaires

Le président nigérien Mohamed Bazoum a prévenu, mercredi, contre une « période de soudure difficile » en Afrique de l’ouest et au Sahel.

Bazoum s’exprimait lors d’une conférence internationale placée sous le thème : « crises alimentaires et nutritionnelles dans les régions du Sahel et Lac Tchad: agir maintenant et mieux se mobiliser à l’avenir au Sahel et en Afrique de l’ouest ».

La conférence a été organisée par le Club du Sahel et de l’Afrique de l’ouest, l’Union européenne et le Réseau mondial contre les crises alimentaires.

« Au Sahel et en Afrique de l’ouest, la saison pluvieuse 2021 a été marquée par des poches de sécheresse de 10 à 15 jours en juin et juillet qui ont eu un impact négatif sur le développement des cultures dans de nombreuses parties de la région (Nigeria, Niger, Burkina Faso, Cameroun et Mali) et un arrêt brusque des précipitations fin août-début septembre, ce qui avec les infestations parasitaires a compromis les récoltes », a expliqué le président Mohamed Bazoum.

« Dans les zones en proie à l’insécurité, l’inaccessibilité aux champs et les destructions des récoltes ont aggravé la situation », a-t-il ajouté.

Notant que sur le plan pastoral l’année 2021 a aussi été moins productive que 2020, le président nigérien a prévenu que « la prochaine période de soudure en Afrique de l’ouest et au Sahel s’annonce difficile, avec une augmentation spectaculaire du nombre de personnes qui auront besoin d’une aide alimentaire et nutritionnelle d’urgence ».

Et Mohamed Bazoum d’insister que « cette situation est exacerbée par la persistance de l’insécurité et des conflits armés qui continuent d’entraîner des mouvements massifs des populations dans la région ». Ainsi, a-t-il précisé, à la date du 31 octobre 2021, plus de deux millions de personnes déplacées ont été enregistrées dans le Sahel central et le Liptako-Gourma et 5,4 millions autres dans le bassin du Lac Tchad.

« Au Niger, on estime que 4,402 millions de personnes seront en insécurité alimentaire sévère pendant la période de soudure », a encore affirmé Mohamed Bazoum ajoutant qu’au Mali « 7,5 millions de personnes, soit un tiers de la population, ont besoin d’une aide humanitaire ».

Face à la situation, Mohamed Bazoum a lancé un appel « aux pays sahéliens et de l’Afrique de l’Ouest, à nos organisations sous-régionales (UEMOA, CEDEAO et CILSS) et à la communauté internationale pour augmenter de manière significative et urgente leur financement », précisant qu’il est « urgent de disposer des ressources nécessaires pour assurer une réponse rapide et efficace qui sauve des vies et protège les moyens de subsistance des personnes les plus vulnérables, en englobant les réponses en matière d’alimentation, de moyens de subsistance, de nutrition et de santé ».

Nadia Chahed /Kané Illa