Liban: Mikati appelle au dialogue pour renforcer les relations de son pays avec les pays arabes

Le Premier ministre libanais a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il ne tarderait pas à démissionner si sa démission pourrait résoudre la crise

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a appelé, mardi, à la tenue d’un dialogue visant à renforcer les relations du Liban avec les pays arabes, en particulier les pays du Golfe.

Mikati a déclaré lors d’une conférence de presse tenue au Grand Sérail, dans le centre de Beyrouth, que « ce qui importe le plus c’est l’existence d’une entente interne à travers un dialogue visant à renforcer les relations arabes du Liban, en particulier avec les États du Golfe, et de ne pas interférer ou offenser leurs affaires intérieures ».

Il a appelé à un retour à « la politique de dissociation qui préserve le pays et protège ses relations avec la communauté internationale et le monde arabe ».

Le 3 décembre, le ministre libanais de l’Information, Georges Kordahi, a démissionné, environ un mois après qu’une crise diplomatique a éclaté entre le Liban, l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe, à la suite d’une déclaration qu’il a faite avant de prendre ses fonctions au sujet de la guerre au Yémen.

Mikati a affirmé que « le Liban est un pays indépendant, et je n’y reconnais pas la présence d’une influence iranienne, soulignant que le Hezbollah est un parti politique présent sur la scène libanaise ».

Concernant la suspension des sessions du cabinet, Mikati a déclaré que « cette affaire constitue un défaut structurel dans le travail du gouvernement, qui ne peut être ignoré ou toléré ».

« Puisqu’une composante majeure n’assiste pas aux sessions, je ne peux pas appeler à la convocation du conseil », a-t-il ajouté.

Le 13 octobre, le conseil des ministres, qui était prévu à l’époque, a été reporté sine die, suite à l’insistance de ministres affiliés au groupe « Hezbollah » et au mouvement « Amal » pour que le conseil discute du dossier des enquêtes sur l’explosion dans le port de Beyrouth, en vue de la destitution de l’enquêteur judiciaire, le juge Tarik Bitar, accusé « d’instrumentalisation politique » de l’affaire. Les réunions du gouvernement sont toujours en suspens jusqu’à aujourd’hui.

Mikati a annoncé la signature d’un décret invitant les corps électoraux à élire les membres de la Chambre des représentants. Lundi, le Liban a fixé au 15 mai 2022 la date des élections législatives.

« Je ne tarderais pas à démissionner si sa démission pourrait résoudre la crise. Mais, si je constate que cela contribuerait à plus de destruction, alors je ne démissionnerai jamais », a lancé le Premier ministre libanais.

Depuis près de deux ans, les Libanais souffrent d’une grave crise économique, classée par la Banque mondiale parmi les 3 pires crises économiques au monde, qui a entraîné un effondrement financier, une augmentation des taux de pauvreté, et une pénurie de carburant, médicaments et autres produits de base.​

*Traduit de l’arabe par Wejden Jlassi