Michel Collon: «On a conditionné l’opinion publique à dire qu’il n’y avait de salut vaccinal qu’en Occident»

Faire appel à la Russie pour son vaccin efficace à 91,6% contre le Covid-19, tel est le défi géopolitique auquel est confrontée l’Union européenne, déjà fortement critiquée pour sa stratégie vaccinale. Pour l’essayiste Michel Collon, l’Occident a été «arrogant» dans sa gestion de la crise sanitaire. Entretien.

«Il ne devrait pas y avoir de tabou géopolitique dans l’approbation des vaccins», a clamé ce 4 février Sebastian Kurtz, le chancelier autrichien. Il a demandé à ce que l’agence européenne des médicaments (EMA) examine les vaccins russes et chinois pour une prochaine autorisation sur le marché européen.

Sur fond de russophobie générale, le vaccin russe Spoutnik V n’avait guère suscité l’enthousiasme en Occident au moment de son lancement. Et pourtant, comme le démontre la récente publication dans la revue médicale The Lancet à la suite de l’analyse des résultats de la troisième phase des essais, son efficacité contre le Covid-19 est estimée à 91,6 %. Alors que l’EMA a confirmé à Sputnik le début des consultations scientifiques avec le développeur du Spoutnik V, l’essayiste belge Michel Collon s’insurge contre l’Occident «arrogant». L’auteur de Planète malade, 7 leçons du corona ou l’urgence de repenser le système (Ed. Investig’Action) a répondu à Sputnik:

«On a conditionné l’opinion publique à dire qu’il n’y avait de salut vaccinal, si je puis dire, qu’aux États-Unis et en Europe, et que d’office, les vaccins chinois, russe, cubain ne valaient rien, n’étaient pas fiables. On ne pouvait rien commander de ces pays-là.»

Par Jean-Baptiste Mendes © Sputnik