Pakistan: le gouvernement d’Imran Khan chute lors d’un vote de défiance au Parlement

L’opposition a obtenu une majorité de 174 voix en faveur de la destitution du Premier ministre

Une majorité de parlementaires pakistanais ont voté, ce samedi, en faveur d’une motion de censure contre le gouvernement d’Imran Khan. Le premier ministre Khan est le premier à chuter sur un vote de défiance depuis l’indépendance du pays en 1947.

L’agence de presse américaine Associated Press (AP) a rapporté que l’opposition pakistanaise avait réussi à obtenir 174 voix sur les 342 sièges que compte l’Assemblée nationale pakistanaise, en faveur de la motion de censure contre le gouvernement d’Imran Khan, lors d’un vote portant sur la proposition soumise par l’opposition le 8 mars dernier.

Avec ce vote, l’opposition, – composée d’un large éventail de partis socialistes, libéraux-démocrates et nationalistes religieux -, pourra former un nouveau gouvernement, dirigé par un leader du Parti du peuple pakistanais ou de la Ligue musulmane du Pakistan.

S’exprimant au Parlement après le vote, Shehbaz Sharif, le leader de la Ligue musulmane du Pakistan, a déclaré que la nouvelle alliance « reconstruira le Pakistan », rapportent des médias locaux.

« Nous ne nous vengerons pas, nous n’enverrons personne en prison, mais la justice suivra son cours », a-t-il ajouté.

La séance de vote a été présidée par Sardar Ayaz Sadiq, ancien président de l’Assemblée nationale pakistanaise, après les démissions du président du Parlement, Asad Qaiser, et de son vice-président, Qasim Suri, quelques minutes avant le début du vote sur la motion de censure.

« J’ai décidé, en vertu du document que je partagerai avec la Cour suprême, que je ne pouvais plus occuper mon poste de président du Parlement », a déclaré Qaiser devant les élus pakistanais.

Imran Khan, qui a accusé ses opposants de collusion avec les États-Unis pour l’évincer, a appelé dans la journée du vendredi ses partisans à organiser des rassemblements, dimanche, dans tout le pays, soulignant qu’en aucun cas il n’accepterait un gouvernement « importé » .

Le Premier ministre avait obtenu que la motion de censure ne soit pas soumise au vote et que la Chambre des représentants soit dissoute, ce qui ouvrait la voie à des élections anticipées sous trois mois. Mais la Cour suprême a annulé la dissolution et ordonné au Parlement de se prononcer sur la motion de censure dès samedi.

Un panel de cinq membres de la Cour suprême, dirigé par le juge suprême et président de la Cour, Umar Ata Bandial, a qualifié la dissolution de l’Assemblée nationale (Parlement) dimanche dernier d' »inconstitutionnelle », et déclaré que cette décision était « nulle et non avenue ».

Raşa Evrensel * Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.