Pass sanitaire: face au dispositif renforcé, vers une transgression de loi par «un Français un peu rebelle»?

L’application du pass sanitaire est élargie. L’État se prépare-t-il simultanément à mettre en marche une machine de contrôles et de répressions ou compte-t-il sur le sens civique des Français?

Emmanuel Macron a serré la vis. À partir du 21 juillet, il va falloir montrer patte blanche dans les lieux de culture et de loisirs rassemblant plus de cinquante personnes. La contrainte s’étendra dès le début août aux bars, restaurants, trains, avions, maisons de retraite, hôpitaux… Cela rendra de facto la vaccination obligatoire pour tous.

«C’est un fait sans précédent dans l’histoire nationale. On donne la possibilité à des personnes qui n’y sont pas habilitées de contrôler votre identité et votre état de santé pour vous donner accès à un acte de la vie quotidienne.»

Loïc Hervé, sénateur de la Haute-Savoie, s’oppose farouchement au pass sanitaire, «parce que c’est extrêmement grave». Une multitude de questions restent non résolues, pourtant, dans cette situation. «Du jamais vu» en France.

La sévérité des lois compensée par le laxisme des contrôles?

L’État est-il prêt à surveiller de près le respect de ce dispositif dans un bistro, une salle de cinéma indépendante, lors d’un concert, au cours d’un festival? Comment s’organisera l’admission aux urgences d’un non-vacciné? Et quel sera le niveau d’intransigeance face aux récalcitrants?

«Si, parmi une dizaine de personnes qui viennent prendre un verre dans un bar, une personne n’a pas son pass sanitaire. Que fait le restaurateur? Il interdit aux gens de s’asseoir? Ça soulève plein de difficultés concrètes», alerte Loïc Hervé au micro de Sputnik.

Ainsi, le développement du dispositif du Pass sanitaire porte en lui une contradiction subjacente : mis en place pour «plus de liberté» de circulation, il risque de la limiter. Madame de Staël est créditée des mots suivants : «La sévérité des lois est atténuée par le caractère non contraignant de leur mise en œuvre». Risque-t-on de retrouver cette situation sur le terrain ?

«Ce n’est pas moi qui irai me plaindre du caractère non contraignant, parce que je suis contre le pass sanitaire», signale le sénateur.

L’élu signale la difficulté d’application du pass sanitaire, avec des contrôles à mettre en place au quotidien.

Les piliers de la culture ont depuis longtemps adopté ce type de dispositif. Comme l’Opéra de Paris qui exige le pass sanitaire «sous la forme d’un QR code à importer dans l’application Tousanticovid-carnet». Ou la Philharmonie de Paris, obligée de revoir entièrement son organisation d’accès à la salle.

Néanmoins, d’après des témoignages, certains événements en plein air, tout en exigeant la présentation du pass sanitaire au moment de la réservation, continuent à compter sur le sens des responsabilités des spectateurs, sans être rigides dans les contrôles au moment de l’accès.

On dénombre par ailleurs plusieurs fermetures administratives de restaurants, suite au non–respect par leurs gérants des règles sanitaires en vigueur. Mais M. Hervé soutient que, malgré tout, la mise en place des mesures restrictives supplémentaires ne risque pas de dissuader le public de sortir. «Il y aura des gens qui risqueront d’essayer quand-même. Le Français est un peu rebelle», avance le sénateur savoyard.

Demain, l’homme politique compte sur les recours administratifs comme «des garde-fous qui permettront d’encadrer ou d’endiguer les excès».

Par Oxana Bobrovitch © Sputnik

Pass sanitaire: face au dispositif renforcé, vers une transgression de loi par «un Français un peu rebelle»?

L’application du pass sanitaire est élargie. L’État se prépare-t-il simultanément à mettre en marche une machine de contrôles et de répressions ou compte-t-il sur le sens civique des Français?

Emmanuel Macron a serré la vis. À partir du 21 juillet, il va falloir montrer patte blanche dans les lieux de culture et de loisirs rassemblant plus de cinquante personnes. La contrainte s’étendra dès le début août aux bars, restaurants, trains, avions, maisons de retraite, hôpitaux… Cela rendra de facto la vaccination obligatoire pour tous.

«C’est un fait sans précédent dans l’histoire nationale. On donne la possibilité à des personnes qui n’y sont pas habilitées de contrôler votre identité et votre état de santé pour vous donner accès à un acte de la vie quotidienne.»

Loïc Hervé, sénateur de la Haute-Savoie, s’oppose farouchement au pass sanitaire, «parce que c’est extrêmement grave». Une multitude de questions restent non résolues, pourtant, dans cette situation. «Du jamais vu» en France.

La sévérité des lois compensée par le laxisme des contrôles?

L’État est-il prêt à surveiller de près le respect de ce dispositif dans un bistro, une salle de cinéma indépendante, lors d’un concert, au cours d’un festival? Comment s’organisera l’admission aux urgences d’un non-vacciné? Et quel sera le niveau d’intransigeance face aux récalcitrants?

«Si, parmi une dizaine de personnes qui viennent prendre un verre dans un bar, une personne n’a pas son pass sanitaire. Que fait le restaurateur? Il interdit aux gens de s’asseoir? Ça soulève plein de difficultés concrètes», alerte Loïc Hervé au micro de Sputnik.

Ainsi, le développement du dispositif du Pass sanitaire porte en lui une contradiction subjacente : mis en place pour «plus de liberté» de circulation, il risque de la limiter. Madame de Staël est créditée des mots suivants : «La sévérité des lois est atténuée par le caractère non contraignant de leur mise en œuvre». Risque-t-on de retrouver cette situation sur le terrain ?

«Ce n’est pas moi qui irai me plaindre du caractère non contraignant, parce que je suis contre le pass sanitaire», signale le sénateur.

L’élu signale la difficulté d’application du pass sanitaire, avec des contrôles à mettre en place au quotidien.

Les piliers de la culture ont depuis longtemps adopté ce type de dispositif. Comme l’Opéra de Paris qui exige le pass sanitaire «sous la forme d’un QR code à importer dans l’application Tousanticovid-carnet». Ou la Philharmonie de Paris, obligée de revoir entièrement son organisation d’accès à la salle.

Néanmoins, d’après des témoignages, certains événements en plein air, tout en exigeant la présentation du pass sanitaire au moment de la réservation, continuent à compter sur le sens des responsabilités des spectateurs, sans être rigides dans les contrôles au moment de l’accès.

On dénombre par ailleurs plusieurs fermetures administratives de restaurants, suite au non–respect par leurs gérants des règles sanitaires en vigueur. Mais M. Hervé soutient que, malgré tout, la mise en place des mesures restrictives supplémentaires ne risque pas de dissuader le public de sortir. «Il y aura des gens qui risqueront d’essayer quand-même. Le Français est un peu rebelle», avance le sénateur savoyard.

Demain, l’homme politique compte sur les recours administratifs comme «des garde-fous qui permettront d’encadrer ou d’endiguer les excès».

Par Oxana Bobrovitch © Sputnik