Pourquoi le virus du Brexit n’a pas contaminé le reste de l’Europe

Depuis le référendum du Brexit, les Britanniques favorables au maintien dans l’Union européenne ont manifesté de nombreuses fois, comme ici à Londres. (Alberto Pezzali/AP/SIPA)

Malgré l’euphorie des partis europhobes au lendemain du référendum de juin 2016 déclenchant la sortie du Royaume-Uni, la désintégration de l’Union européenne n’a pas eu lieu. Sur le continent, le sentiment européen gagne même du terrain depuis le vote du Brexit.

La contagion n’a pas eu lieu. Au lendemain du « Oui » Britannique au référendum portant sur la sortie de l’Union européenne le 23 juin 2016, la crainte d’un effet domino était pourtant largement partagée dans le concert des analyses politiques.

Enhardis par le succès de Nigel Farage et Boris Johnson, les europhobes exultaient et réclamaient la tenue de scrutins dans l’ensemble des vingt-sept Etats membres. « Le Royaume-Uni a commencé un mouvement qui ne peut pas être arrêté », pronostiquait même le 24 juin une Marine Le Pen euphorique

Trois ans et demi après le vote, et alors que le Royaume-Uni est officiellement sorti de l’Union européenne ce vendredi , la vague europhobe semble avoir opéré un reflux. Et si le sentiment eurosceptique reste vivace dans de nombreux pays, en témoigne la percée des nationalistes aux dernières élections, il ne se trouve guère plus de candidats à un « exit ».

Cohésion accrue

« Paradoxalement, le Brexit a renforcé la cohésion des Vingt-sept », analyse Thierry Chopin, professeur de science politique à l’ESPOL (European School of Political and Social Sciences) et conseiller spécial à l’institut Jacques Delors (1). « Les Etats membres ont présenté un front uni dans les négociations du Brexit, apparu en contrepoint des divisions et du chaos britannique », note le chercheur.

La chose était pourtant loin d’être entendue. Entre les pays du nord de l’Europe comme les Pays-Bas, la Suède ou encore l’Allemagne, qui partageaient l’idéologie libre-échangiste des Britanniques, et certains comme la Hongrie « partageant une aversion commune pour une plus grande supranationalité et une plus grande intégration dans l’UE », le Royaume-Uni ne manquait pas d’alliés plus ou moins déclarés.

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