RDC : démission du Président du sénat et de plusieurs membres de son bureau

Le Président du sénat de la République démocratique du Congo (RDC), dernier partisan de l’ex-Président, Joseph Kabika encore à la tête d’une institution, Alexis Thambwe Mwamba a démissionné de ses fonctions vendredi, peu avant l’examen par le Sénat des pétitions le visant avec 6 autres membres de son bureau.

« considérant d’une part que la confiance n’existe plus entre un groupe des sénateurs et moi-même, et d’autre part, l’installation d’un Bureau d’âge désormais opérationnel, je vous remets ma démission en tant que Président du Sénat », a écrit Thambwe Mwamba dans sa lettre de démission.

Sa démission est la cinquième du bureau qui compte 7 membres. Après la démission du rapporteur adjoint du Sénat Sona Kamitatu en début de semaine, le premier vice-Président du Sénat John Tibasima, le questeur Eric Rubuye, son adjoint Rolly Lelo et le rapporteur du sénat Kaumba Lufunda ont démissionné vendredi de leurs fonctions, quelques heures avant le début de la plénière au cours de laquelle les pétitions devraient être examinées.

Comme à l’Assemblée nationale où la tendance pro-Kabila a été renversée, les pétitions contre le bureau du Sénat sont portées par des sénateurs de l’opposition, ceux du camp Tshisekedi et en majorité par des sénateurs issus du front commun pour le Congo (FCC) de Kabila.

L’offensive du camp Tshisekedi contre Thambwe Mwamba a démarré lundi : le procureur général près la Cour de cassation a sollicité le bureau du Sénat pour qu’il « autorise l’instruction » à charge contre AlexisThambwe Mwamba , « pour détournement de deniers publics et lui permettre ainsi de présenter ses moyens de défense ».

Cette requête contre le dernier partisan de Kabila encore à la tête d’une institution est intervenue quatre jours après la destitution du Premier ministre pro-Kabila , Sylvestre Ilunga Ilunkamba, à l’issue d’un vote contre son gouvernement à l’Assemblée nationale.

Le patron du Sénat congolais fait également l’objet des pressions de la part de l’inspection générale des finances (IGF).

Relevant de la présidence congolaise, l’IGF a écrit mercredi au président du Sénat pour lui demander de justifier plus de 107 milliards de francs congolais (54 millions de dollars) perçus par son institution entre janvier 2019 et décembre 2020.

Tshisekedi a mandaté, début janvier, Modeste Bahati Lukwebo, un ancien pro-kabila, pour identifier une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale. Le 28 janvier dernier dans un son rapport, Lukwebo a indiqué qu’il existait désormais une majorité pro-Tshisekedi de 391 députés sur les 500.

Jeudi à Kinshasa, des sénateurs pro-kabila en colère après l’installation d’un bureau provisoire au sénat, ont dénoncé les « dérives dictatoriales » de Tshisekedi.

Nadia Chahed  – Pascal Mulegwa