RDC : le Premier ministre Ilunkamba consulte Kabila avant la chute du gouvernement

Une motion de censure a été déposée au bureau de l’Assemblée nationale, signée par plus de 300 députés sur 500.

Le Premier ministre congolais, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, s’est envolé dimanche pour Lubumbashi, deuxième ville de la République démocratique du Congo (RDC) pour rencontrer l’ancien Président Joseph Kabila, retranché dans cette ville depuis plus d’un mois.

Le septuagénaire nommé premier ministre en Mai 2019 est arrivé à Lubumbashi alors que l’Assemblée nationale doit examiner et voter, mardi, une motion de censure contre l’actuel gouvernement, composé de pro-Kabila et de pro-Tshisekedi.

« Je pars à Lubumbashi pour une réunion avec son Excellence Joseph KABILA KABANGE, Autorité morale du FCC. C’est lui qui a proposé mon nom comme candidat Premier Ministre, ce qui a permis ma nomination par S.E.M le Président de la République », a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué officiel.

Cette motion fait partie des principaux leviers du camp Félix Tshisekedi pour accélérer le processus de changement de leadership tant à l’Assemblée nationale qu’au gouvernement.

Déposée vendredi soir au bureau provisoire de l’Assemblée, la motion de censure a été signée par 301 députés sur les 500. Les signataires se réclament de l' »Union sacrée de la nation », voulue depuis décembre par le président Tshisekedi.

Les signataires reprochent au Premier ministre « les échecs répétés dans l’exécution de son programme, les fautes graves cumulées » et « l’incompétence notoire du Premier ministre et des autres membres du gouvernement ».

Pour sa part, le camp Kabila a dénoncé la violation par le bureau provisoire de l’Assemblée nationale qui, selon lui, n’est pas compétent pour faire examiner une motion.

Depuis la chute du bureau de Jeanine Mabunda (pro Kabila), l’élection de la nouvelle équipe dirigeante de l’assemblée nationale n’a plus été organisée alors que la session extraordinaire convoquée pour ce faire prend fin début février.

Pour rappel, Kabila et Tshisekedi avaient conclu un deal au lendemain des élections de décembre 2019, pour gouverner ensemble. Ce deal a été brisé suite à des nominations dans le corps magistral en août dernier.

Tshisekedi qui ne disposait pas de majorité dans les deux chambres du parlement congolais a réussi de rassembler des politiciens autour de son initiative pour former une « Union sacrée ». Beaucoup de partisans de Kabila ont rejoint ses rangs.

Lassaad Ben Ahmed – Kinshasa – Pascal Mulegwa