RDC : l’ONU veut un processus électoral « apaisé »

Déclaration du chef adjoint des Nations Unies chargé des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix.

Le chef adjoint des Nations Unies chargé des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a exprimé le vœu d’assister à un processus électoral apaisé en République démocratique du Congo (RDC) où le climat politique est tendu depuis la validation par l’Assemblée nationale de la désignation de Denis Kadima à la tête de la commission électorale nationale indépendante (CENI) sans consensus entre les confessions religieuses.

“Nous avons exprimé notre espoir que le processus se déroule de manière apaisée, de manière à ce que tout le monde soit rassuré sur la nature du processus », a déclaré Lacroix au sortir d’une audience avec le Président Felix Tshisekedi, jeudi.

Il a « donné, sur ce point, un certain nombre d’assurances, la manière dont il envisageait la poursuite de ce processus justement pour aboutir à cet objectif”, a affirmé le Chef onusien, qui a entamé depuis mardi soir son séjour dans le pays.

Il a reçu, mercredi, les acteurs de la crise.

A la tête de la délégation de la coalition d’opposition, Lamuka, Martin Fayulu, a fustigé « des manœuvres du Président Félix Tshisekedi” qui, selon lui, s’organise pour “soit tricher, soit prolonger son premier quinquennat”.

Conduite par Raymond Tshibanda, la délégation du FCC de l’ancien président Joseph Kabila a affirmé, pour sa part, que le processus est « biaisé ».

« On est en train d’installer une commission électorale nationale qui, de toute évidence, est conçue pour être au service d’un camp politique contre les autres. Cela est inacceptable !”, a déclaré Raymond Tshibanda, ancien chef de la diplomatie congolaise.

A l’instar de ses collègues de l’opposition, il a insisté sur la nécessité de trouver un « consensus pour créer les conditions de bonnes élections ».

Les Nations Unies, selon Jean – Pierre Lacroix, sont prêtes à accompagner le processus électoral, mais seulement à la demande de Kinshasa. Le président Félix Tshisekedi devrait investir dans les prochains jours Denis Kadima et 11 autres membres désignés.

Le Français Lacroix s’est envolé jeudi à Kalemie dans la province du Tanganyika (Sud – est) où la mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO) compte se retirer dès fin juin 2022. La mission veut se concentrer uniquement sur les provinces du Nord – Kivu, l’Ituri et le Sud – Kivu en proie aux violences d’innombrables groupes armés.

Le président Félix Tshisekedi a placé le Nord – Kivu et l’Ituri sous état de siège, mais cette mesure forte ayant consacré le remplacement de toutes autorités politiques dans ces deux provinces par des officiers supérieurs de l’armée et de la police peine à endiguer la violence des groupes armés.

Depuis la proclamation de l’état de siège, 944 civils ont été tués, d’après le rapport de monitoring du baromètre sécuritaire du Kivu, un projet de recherche relevant de l’ONG Human right Watch et du groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’université de New – York.

Lassaad Ben Ahmed / Kalemie / Pascal Mulegwa