Rokhaya Diallo compare le port du masque au voile musulman en France

Pour la polémiste Rokhaya Diallo, la décision de la France de rendre le port du masque obligatoire dans certains espaces publics «soulève d’importantes questions sur son interdiction du voile intégral musulman», écrit-elle dans une tribune parue dans le média qatari Al Jazeera le 15 mai.

Dans une tribune signée dans le média qatari Al Jazeera, la polémiste Rokhaya Diallo a évoque l’interdiction du voile intégral musulman en France alors que le port du masque est devenu obligatoire dans certains espaces publics suite à l’épidémie de coronavirus qui a fait plus de 28.000 décès dans le pays.

«Cela suggère, comme le Washington Post l’a récemment noté, « si une femme musulmane observatrice voulait monter dans le métro parisien, elle serait tenue de retirer sa burqa et de la remplacer par un masque »», dit-elle.

La manière dont «l’État définit identité et valeurs françaises»

D’après Mme Diallo, si «dans la plupart des pays, la discussion sur les masques obligatoires s’est concentrée sur l’efficacité de la mesure, en France, où il n’y a pas si longtemps le gouvernement affirmait fièrement que « la République vit avec son visage découvert », cette décision a soulevé des questions sur la manière dont l’État définit identité et valeurs françaises».

La polémiste écrit également «que l’État français a interdit les voiles de visage musulmans non pas pour protéger les valeurs de la République, mais pour promouvoir une compréhension assimilationniste du Français qui ne tolère pas des expressions culturelles minoritaires».

«Maintenant que le Covid-19 a démontré que l’on peut en effet participer à la vie publique et rester « français » sans montrer son visage ni embrasser des connaissances, la nation pourrait bien repenser la façon dont elle traite les musulmans», résume-t-elle.


«Privilège blanc» et coronavirus
Rokhaya Diallo s’était déjà prononcé au sujet du coronavirus. Elle a établi un lien entre l’actuelle pandémie de Covid-19, et le «privilège blanc», dans un article paru sur le site du média turc TRT World, le 1er avril.

Revenant sur la fermeture des frontières dans de nombreux pays d’Afrique, pour éviter la propagation du virus, la polémiste parle d’un «privilège de passeport» censé être l’apanage des Occidentaux.

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