Sénégal : les musulmans ont célébré Tamkharit (Achoura) dans un contexte particulier

A l’instar des autres pays du monde, les fidèles musulmans sénégalais ont célébré, samedi, la fête d’achoura ou « Tamkharit » en langue locale. Cette célébration s’est, cependant, déroulé dans un contexte particulier marqué par la pandémie du nouveau coronavirus, Covid-19.

La fête d’achoura ou de tamkharit comme on l’appelle içi au Sénégal n’a jamais été aussi morose. Des boulevards quasi déserts au esplanades inoccupées des mosquées, la plupart des musulmans du pays ne se sont pas rendus, cette année, dans les lieux de prière ou même passé la fête en famille traditionnelle.

Comme au quartier Guédiawaye en Banlieue de la capitale, nous avons rencontré PAM Aïssatou MBODJ. Assise sur une natte, elle était entrain de préparé le couscous pour le dîner.

« C’est dur de devoir célébrer une fête aussi importante dans une ambiance pareille. Personnellement j’ai mal au cœur, car ce n’est pas de cette manière que nous aurions aimé célébrer la tamkharit. D’habitude on se retrouve avec la famille, les amis, les parents et les voisins pour fêter dans l’allégresse et dans la joie. Mais cette année, à cause de la maladie, nous sommes obligés de ne pas bien célébrer », a-t-elle indiqué.

D’habitude, cette journée est marquée par des prières, du jeûne et du festin pour encourager le partage et la solidarité, deux principes phares de la vie sénégalaise.

Les rituels accompagnant Tamkharit sont inspirés du prophète Mohammed. On se maquille le contour des yeux avec du khôl, on rend visite aux orphelins et aux malades etc. Selon la coutume, les Sénégalais se rassasient en cette occasion pour symboliser leur espoir de manger à leur faim tout au long de l’année. Mais c’est surtout l’occasion du Tadjaboon, un carnaval au cours duquel les petits garçons se déguisent en filles et inversement.

Après une soirée garnie d’activité, c’est la matinée des prières dans les mosquées. Des versets sont prononcés par les imams et répétés par les fidèles. Ces versets chassent le mauvais sort, implorent le pardon et procurent une longévité.

En définitive, le nouvel an musulman qui est une occasion pour passer un bon moment en famille, porte l’empreinte de grandes festivités mais aussi et surtout, d’une période d’émulation. Le carnaval ou encore « tadiabone », pour sa part, constitue sans doute un patrimoine à la fois riche et humoristique qui se perpétue de génération en génération.

Depuis la déclaration du premier cas de contamination au Covid 19 au Sénégal, le pays tourne au ralenti. Les autorités ont conseillé aux populations de limiter leurs déplacements et cela se ressent dans les rues de la capitale.

Abdoulaye Ba