Sommet du G5 Sahel 2020 :

Mohamed Ould Cheikkh El Ghazouani, Le Président de la Mauritanie, plaide pour l’annulation de la dette des pays pauvres !

La Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad forment ensemble un territoire d’un peu plus de 5 millions de km2. Ces cinq états du Sahel créent le G5 Sahel (G5S) lors d’un sommet en février 2014. Depuis, le siège de son secrétariat permanent est basé en Mauritanie mais le poste de secrétaire permanent est confié au Niger. Ce cadre de coopération présente la particularité de lier développement économique et durable, sécurité et lutte contre le terrorisme entre autres.

Il y a quelques mois encore, le lundi 13 janvier 2020, se tenait le sommet de Pau en France. Cette rencontre avait été organisé suite à la mort de 13 soldats français sur le terrain et une série de revers des armées conjointes de la région face aux djihadistes. Les Chefs d’État du G5 Sahel et le Chef d’Etat français avaient pris alors la décision de concentrer une action commune contre l’organisation de l’Etat islamique dans la « zone des trois frontières ».

Malgré l’augmentation des effectifs de Barkhane de 500 militaires pour les porter à 5 100 et malgré la neutralisation du chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l’Algérien Abdelmalek Droukdal, qui avait été tué dans le nord du Mali par les forces spéciales françaises, en juin 2020, à l’ONU, le département d’État américain rapportait que :

« Le nombre d’attaques dans la région de l’Ouest sahélien avait augmenté de 250 pour cent depuis 2018…Les pays partenaires, bien que déterminés contre le terrorisme, n’ont pas les moyens de contenir ni réduire la menace de façon soutenue ».

Jérôme Pigné, chercheur à l’institut Thomas More, qui estimait par ailleurs que les progrès en matière sécuritaire restaient fragiles déclarait que :

 « Au-delà de ces victoires tactiques, opérationnelles et symboliques, la situation sur le terrain se dégrade ». Les exactions commises sur le terrain par certaines forces de défense de la sous-région contrebalancent les efforts militaires, alimentent la propagande terroriste et leur permettent de recruter sur le terrain ». 

En outre, il faut noter que le Burkina Faso et le Mali ne pouvaient plus honorer leurs engagements en raison des échéances électorales en 2020. Il y avait un risque d’avoir des zones privées du scrutin présidentiel et donc de voir des élections fortement contestées.

Il fut conclu dès lors que ce serait dorénavant au Mali, au Burkina et au Niger, sous un commandement conjoint de la force française Barkhane et de la Force anti-djihadiste du G5 Sahel, que se déploieraient les opérations militaires. 

Les Chefs d’État de Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Tchad, de France et le Président du gouvernement espagnol se sont réunis, mardi 30 juin, à Nouakchott, la capitale mauritanienne pour un nouveau G5 Sahel. La lutte contre le terrorisme, la mise en capacité des armées africaines, le retour de l’Etat et développement étaient toujours à l’ordre du jour depuis le sommet de Pau. 

Après avoir fait le point sur l’évolution de la situation et sur les engagements pris en janvier à Pau. Il a été question de remplacer 600 soldats français par des forces spéciales européennes dans la région et y développer des administrations, des services publics ainsi que de former des magistrats, des préfets, des policiers et des juges.

Le Président de la République Islamique de Mauritanie, Monsieur Mohamed Ould Cheikkh El Ghazouani a accompagné le Président français, Monsieur Emmanuel Macron pour une conférence de presse lors du Sommet du G5 Sahel.

Le Président mauritanien a rappelé, qu’en toute logique, la question de la dette extérieure des pays pauvres devait s’imposer prioritairement comme problématique majeure dans l’Agenda de la diplomatie internationale et a plaidé pour l’annulation de la dette de ces pays. Il a souligné que l’endettement excessif a été fortement accentué par les conséquences socio- économiques de la pandémie du Covid-19. Le Président Mohamed Ould Cheikkh El Ghazouani déclarait ensuite l’importance de « la tenue d’un sommet international consacré à la dette ».

Il est certain que ce dernier facteur qui n’avait pas encore été identifié est un des facteurs déterminants pour la stabilité des régions du Sahel pour favoriser la consolidation des acquis tant voulu par la France et ses partenaires.