Sputnik censuré par Facebook pour avoir cité les critiques de Martin Blachier sur le pass sanitaire

Facebook a supprimé une publication de Sputnik qui reprenait les critiques de Martin Blachier sur le pass sanitaire et la vaccination. Ces mêmes propos ont pourtant été cités par d’autres médias et personnalités politiques sans conséquences apparentes de la part du réseau.

Martin Blachier. La citation portant sur le pass sanitaire et la transmissibilité du Covid-19 a été prononcée sur les ondes de RMC.

Publiée sur le Facebook de RMC le 27 août, l’émission avec l’épidémiologiste reste toujours sur son compte. Télé Loisirs a pour sa part publié un post sans vidéo, mais menant vers l’article avec l’entretien de Martin Blachier.

https://www.facebook.com/watch/?v=528187201802687

Ses propos ont été également partagés par l’une des figures de proue des anti-pass sanitaire Florian Philippot, accompagnés de morceaux de citation sur le pass qui est, selon lui, une «hérésie».

https://www.facebook.com/watch/?v=528187201802687
https://www.facebook.com/watch/?v=548979099490906
https://www.facebook.com/watch/?v=1219652298542682

Sans vidéo mais avec une citation, un tel post a coûté cher au compte Facebook de Sputnik France désormais visé par un nouveau strike, risquant ainsi une suppression complète de la plateforme.

Liberté d’expression sélective?

Selon le réseau social, le post a violé les règles de la communauté sur la désinformation qui «présente un risque […] de dommages physiques imminents», à la différence des publications susmentionnées qui y restent.

En effet, Facebook s’est engagé en février 2021 à promouvoir les politiques de vaccination. Ses règles prévoient notamment la suppression des informations perçues par le réseau comme fausses sur l’efficacité des vaccins, sur des morts possiblement liés à la vaccination, ainsi que des «allégations selon lesquelles les vaccins contre le Covid-19 contiennent des ingrédients toxiques, interdits ou nocifs, des micropuces».

«Nous supprimons les contenus relayant d’autres désinformations sanitaires, principalement sur les vaccins, et largement démenties par les principales organisations sanitaires telles que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC)», précise Facebook.

La page de la rédaction est depuis longtemps dans le viseur de Facebook, dont les avertissements réduisent la visibilité du compte.

Propos qui font débat

L’épidémiologiste a évoqué deux points clés dans l’émission de RMC: la vaccination et le pass sanitaire. Prônant une obligation vaccinale pour tous, mais hostile au pass sanitaire, Martin Blanchier a dénoncé ce dernier proposant de le remplacer par un «pass vaccinal» ou par un dispositif basé uniquement sur les tests PCR négatifs.

«Vous enfermez donc dans des lieux de contamination, comme les boîtes de nuit ou les bars, des gens qui sont vaccinés transmissibles avec des gens qui sont antigènes négatif. Finalement, ce sont les vaccinés qui contaminent les autres», a-t-il argué.

Vaccins et transmission du virus

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne que même vacciné il faut continuer de respecter les gestes barrières et de rester prudent.

«Le fait d’être vacciné ne signifie pas qu’il faut renoncer à toute prudence, prendre des risques et en faire prendre aux autres, notamment parce qu’on ignore encore dans quelle mesure les vaccins protègent non seulement contre la maladie, mais aussi contre l’infection et la transmission», résume l’OMS.

Dans un premier temps, certaines études ont donné lieu à un optimisme prudent quant à la transmission du virus après l’arrivée des vaccins. D’après une étude publiée dans Nature fin juillet, les chercheurs ont pu constater que «les vaccins réduisent la transmission du SARS-CoV-2 de plus de 80%», mais ont reconnu l’absence d’informations sûres sur le variant Delta.

Une récente étude indique que «le variant Delta se propage plus rapidement parmi les personnes vaccinées» que d’autres variants, bien que les questions majeures persistent.

Selon une autre étude menée par des chercheurs de l’université de Montpellier, près de 50.000 décès ont pu être évités grâce à la vaccination anti-Covid en France.

Par Elena Semionova © Sputnik