Un million de personnes plongées dans la famine du fait du réchauffement climatique

Selon le Directeur exécutif du PAM appelant la communauté internationale à agir « maintenant », au moins 14 000 personnes sont en situation de famine et un million de personnes sont victimes d’insécurité alimentaire aiguë, du fait de la sécheresse.

La population du sud de Madagascar est plongée dans la pire famine qu’ait connu le pays depuis quatre décennies, alors qu’il n’a pas plu dans la région depuis plus de trois ans, selon le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley.

Sur le site de l’institution de l’Organisation des nations Unies (ONU), le directeur exécutif du PAM avait appelé la communauté internationale à apporter son aide à 41 millions de personnes menacées de famine du fait du réchauffement climatique, notamment en Éthiopie, à Madagascar, au Soudan du Sud et au Yémen.

Au lendemain de son appel relatant la menace de famine à l’échelle globale, Beasley réitérait son appel [2] au « monde à ne pas détourner le regard des familles qui souffrent de la faim à Madagascar », premier pays au monde à être touché par la famine du fait du réchauffement climatique.

Dans le sud du pays où la population vit essentiellement d’agriculture, « les sécheresses consécutives à Madagascar ont poussé les communautés au bord de la famine. Les familles souffrent et des gens meurent déjà de faim sévère. Ce n’est ni à cause de la guerre ni à cause des conflits, c’est à cause du changement climatique. C’est une région du monde qui n’a en rien contribué au changement climatique, mais maintenant, ce sont eux qui en paient le prix « , avait précisé  le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM).

Selon le PAM, « le sud de Madagascar est en proie à la pire sécheresse depuis quatre décennies avec plus de 1,14 million de personnes en situation d’insécurité alimentaire. Parmi elles, on estime que 14 000 personnes se trouvent déjà dans des conditions catastrophiques […] et ce chiffre doublera pour atteindre 28 000 d’ici octobre ».

« La gravité de la situation a contraint des milliers de personnes à quitter leur domicile à la recherche de nourriture, tandis que celles qui sont restées ont eu recours à des moyens de survie extrêmes, comme la recherche de nourriture sauvage », note encore Beasley appelant la communauté internationale à réagir sans attendre.

« Les familles survivent en consommant des fruits de cactus rouges crus, des feuilles sauvages et des criquets depuis des mois maintenant », soulignait le directeur exécutif du PAM.

Plusieurs médias internationaux ont rapporté cette semaine, les histoires de familles contraintes de manger des plantes sauvages pour tenter de se nourrir, mais également des criquets ou de la peau de zébu (sans aucune valeur alimentaire) récupérée des poubelles de cordonniers.

Selon le PAM, « la malnutrition aiguë globale (MAG) chez les enfants de moins de cinq ans à Madagascar a presque doublé au cours des quatre derniers mois, atteignant un taux alarmant de 16,5 pour cent » et de 27 % dans certains districts du sud du pays.

Partageant une vidéo sur les réseaux sociaux mercredi, David Beasley a de nouveau exhorté l’humanité à agir d’urgence pour apporter son aide urgente à la population touchée par la famine :

C’est ce qui pousse les familles au bord de la famine dans le sud de #Madagascar. Aidez-nous à faire passer le message que davantage de soutien et de ressources sont nécessaires MAINTENANT », concluait  le directeur exécutif du PAM.

Ümit Dönmez

NB: Le Programme alimentaire mondial lance un appel pour sauver 41 millions de personnes de la famine